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William Lane Craig
Jeudi 13 mars 2014
Réponse à l’émission La Tête au Carré portant sur “Science
et Créationnismes” du lundi 22 octobre 2012 sur France
Inter
Une invitation à débattre publiquement avec William Lane Craig lancée
à Messieurs Cédric Grimoult et Bertrand Lemartinel
Le commentaire suivant a été posté sur le site de France Inter le dimanche 21
avril 2013, en réaction à l’émission La Tête au Carré portant sur “Science et
Créationnismes”. Cette émission illustre bien le genre d’affirmations
gratuites et erronées typiques que l’on entend couramment dans nos médias
à propos de la relation existant entre science et foi : Celles-ci peuvent
“coexister pacifiquement,” du moment que l’on reconnaisse qu’elles se
situent à des niveaux différents et ne se recoupent jamais. Nous avons voulu
interpeler personnellement Messieurs Cédric Grimoult et Bertrand
Lamartinel, auteurs prolifiques qui représentent bien la seule voix autorisée
à se prononcer quand il s’agit des rapports entre science et foi, en somme
l’esprit universitaire dogmatique et inquisiteur français qui, sous le couvert
de la “science,” entend promouvoir un athéisme d’Etat, et faire la chasse aux
hérésies - entendons par là toute référence à Dieu et à la foi chrétienne en
association avec la raison. Tout rapprochement entre foi et science est ainsi
fermement combattu, car considéré comme un crime de lèse majesté absolu.
Pour cela, la tactique classique est d’employer à escient une terminologie
spécifique : Désigner les chrétiens qui voient et reconnaissent les marques
de Dieu dans la science comme des gens dangereux, des “fondamentalistes
religieux” ou encore des “créationnistes”, de façon à dresser un épouvantail
pour éloigner le public des “mensonges” et “amalgames” qu’ils
propageraient et dont on cherche à tout prix à le protéger. Une pareille
pratique est digne des régimes totalitaires dominés par la Pensée Unique,
mais est le fait, paradoxalement, de personnalités “humanistes” dans une
nation qui se dit et se veut “démocratique.”
Le commentaire ci-dessous posté en ligne avait pour but d’interpeller les
intéressés. Mais nous ne nous faisons pas d’illusions : Comme avec Richard
Dawkins, nous sommes à peu près certains que nos deux auteurs se
mureront derrière un silence de marbre et n’accepteront pas une
confrontation publique. Et pour cause : Pour eux, débattre avec les
“intégristes,” c’est leur faire de la publicité et risquer de perdre la face
devant la rigueur de la logique et les faits véritables concernant
l’épistémologie, l’histoire et la philosophie des sciences; il faut donc éviter à
tout prix tout débat, mais les attaquer “sous la ceinture” dans les médias et
les livres, sans qu’ils puissent avoir l’occasion de répondre, même si un
révisionnisme de mauvais aloi est pratiqué. C’est la stratégie qui a été
adoptée par nos éminents scientifiques et journalistes, gardiens de
l’orthodoxie prétendument “humaniste”, “laïque”, rationaliste, mais en réalité
hérauts de la pensée unique, chantres de l’occlusion intellectuelle.
Avec ces informations, chacun pourra juger ainsi où se trouvent réellement
le dogmatisme religieux et l’autorité. Que cherche-t-on à protéger? L’on nous
dit, d’un côté, que la science ne repose pas sur l’argument d’autorité, qu’elle
est l’école du doute, du scepticisme méthodique, qu’elle est appelée
constamment à changer, à se réformer et ne prétend pas à l’absolu; et de
l’autre côté, l’on nous interdit de remettre en question ses théories
douteuses et ses présupposés métaphysiques et philosophiques, théories et
présupposés auxquels il est tenu de croire de manière quasi absolue, sous
peine d’être étiqueté comme hérétiques ou apostates de la religion
scientiste! Les communications médiatiques gagneraient en crédibilité si
leurs auteurs faisaient preuve d’honnêteté et clarté dans leurs propos.
Nous dénonçons sans ambages ces pratiques et ces contradictions comme
étant du pur endoctrinement et une privation de la liberté de pensée chez
nos concitoyens qui ont le droit de connaître la vérité et d’être informés
objectivement. Quand un système entend penser à la place de l’individu, la
tyrannie politique et intellectuelle est à la porte. Que cela se produise, en
outre, dans un pays qui se dit héritier des Lumières est fort paradoxal et
tragique.
Cédric Grimoult est chercheur au Centre d’Histoire culturelle des sociétés
contemporaines (CHCSC) et professeur d’histoire. Et Bertrand Lemartinel est
professeur de géographie physique à l’université de Perpignan Via Domitia et
directeur scientifique du FIG (Festival International de Géographie de St Dié
les Vosges).
A Messieurs Grimoult et Lemartinel,
Faut-il vous rappeler que tous les fondateurs de la science moderne étaient
créationnistes au sens large (Isaac Newton, Johannes Kepler, Tycho Brahé, Robert
Boyle, Michael Faraday, Nicolas Sténon, Blaise Pascal, Louis Pasteur, James Clerk
Maxwell, William Thompson dit Lord Kelvin, et j'en passe). Avec vos critères biaisés
de respectabilité scientifique et même de scientificité, ces scientifiques qui ont laissé
leurs noms dans la science seraient aujourd'hui traînés dans la boue, interdits de
publications et diffamés dans les médias. Pourquoi ne signalez-vous pas à vos
lecteurs et auditeurs que Louis Pasteur s'opposait aux thèses darwiniennes, que le
grand Maxwell, fondateur de l'électromagnétisme, l'un des piliers de la physique
moderne, et Louis Agassiz, paléontologue, géologue, glaciologue ichtyologue et
zoologiste suisse qui devint professeur à l'Université de Harvard aux Etats-Unis et
était une des sommités scientifiques de l'époque, étaient tous les deux créationnistes
et s'opposaient à la théorie darwinienne de l'évolution?
A vous lire, ceux qui n'acceptent pas la théorie de l'évolution sont tous des gens
écervelés, ignares et des religieux "fondamentalistes" opposés à la science et des
charlatans pseudo-scientifiques. Ces mensonges répétés à l'infini comme un mantra
pour désensorceler l'atmosphère du "danger créationniste" ne sont rien de moins que
de la propagande issue de l'idéologie évolutionniste propre à la France.
Ayez au moins l'honnêteté intellectuelle de ranger tous les scientifiques que j'ai
mentionnés plus haut (et qui ne représentent qu'un faible échantillon des
personnalités scientifiques créationnistes qui ont marqué l'histoire de la science) dans
cette même catégorie des créationnistes “dangereux” contre lesquels vous mettez en
garde.
Quant à votre conception des rapports entre science et foi, raison et foi, je vous
signalerais le livre "Vive le créationnisme" de Thomas Lepeltier (voir note), philosophe
des sciences et chargé de cours à l'Université d'Oxford, qui est évolutioniste et athée,
mais qui a le mérite de n'être pas fanatique, mais d'être honnête et ouvert.
Je vous suggère aussi de lire le livre "Foi raisonnable" du philosophe et théologien
chrétien Wiliam Craig : http://foi.raisonnable.free.fr.
Je vous mets au défi de débattre publiquement avec William Craig dans une grande
université française, dans les règles de l'art les plus strictes et de manière télévisée.
Le thème pourrait être : "Les preuves rationnelles de l'existence de Dieu". Les
téléspectateurs français pourront ainsi voir par eux-mêmes laquelle des deux
positions est la plus raisonnable et rationnelle : ou bien les diatribes évolutionnistes
anti-créationnistes qu'on leur rabache à longueur de journée, ou bien la foi dans le
Dieu de la Bible soutenue par la raison et la science.
Cordialement,
Les Editions La Lumière
Source: http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-science-et-creationnismes.
Note (rajoutée le 13 mars 2014 et ne figurant pas dans le commentaire posté sur le
site de France Inter) : Les internautes sont invités à se reporter à la réponse donnée
par Thomas Lepeltier à ses détracteurs de l’AFIS (Association Française pour
l’Information Scientifique), réponse très éclairante qui montre le dogmatisme
outrancier de nos amis évolutionnistes et leur parti pris contre toutes formes de
finalisme en science. Ces derniers veulent faire passer leurs conceptions politiques et
métaphysiques sous le couvert de la science, et leur combat se résume à un combat
politique et idéologique qui n’a rien à voir avec la science. Il est tragique de constater
qu’une minorité de doctrinaires occupant des postes clés veulent se faire les porte-
paroles de l’ensemble de la communauté scientifique et définir ce que devrait être la
science au mépris de la réalité de ce qu’elle est et de son histoire.
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